Karnataka : découvrez les trésors cachés de l’Inde du Sud




Que voir au cours d’un voyage au Karnataka ? Quels sites visiter en priorité ?
Direction le sud de l’Inde avec William, président fondateur de Terres Lointaines, qui nous livre ses 3 coups de cœur parmi les splendeurs du Karnataka, cette région méconnue…


Un pays plein de paradoxes, qui me fascine…

« Cela fera bientôt 20 ans que j’ai fait mon premier voyage en Inde, j’ai eu un véritable coup de cœur pour ce pays, pour sa diversité ou plus précisément sa complexité qui, au fil des voyages, continue à me fasciner.

C’est l’une des civilisations les plus anciennes au monde, toujours vivante, avec 5 000 ans d’histoire, et en même temps c’est la 5e puissance économique mondiale. Le pays continue à grandir, se moderniser, il s’adapte et évolue en permanence, tout en conservant des traditions très ancrées, une spiritualité qui paraît hors du temps. Un subtil équilibre entre déterminisme, acceptation et dépassement, propre à leur culture et leurs croyances. Entre pragmatisme et sacré. Tout cela cohabite et ces paradoxes m’interpellent, mon cerveau d’occidental ne peut pas tout comprendre de cette culture et ça me fascine. Je n’arrive pas à « décoder » l’Inde … et c’est tant mieux !

Curieusement, alors que je n’aime pas trop la foule, là-bas mes barrières tombent, j’ai envie d’aller vers les gens, je me laisse totalement porter par le charme du pays et de ses habitants… On se sent pris par le mouvement, l’émotion permanente propre à l’Inde, à travers les contacts très faciles qu’on a avec les Indiens.
Avec l’après Covid, le tourisme a repris mais c’est surtout le tourisme des locaux qui s’est fortement développé. Alors quand on visite des sites, on n’a pas le sentiment d’être sur un parcours réservé aux touristes car il y a finalement peu d’étrangers, on se retrouve avec la population indienne et ça donne une autre saveur à la découverte.

Le Karnataka et ses trésors méconnus

C’était mon 5e voyage en Inde, pour découvrir cette fois la région du Karnataka, dans le sud du pays. Dans notre imaginaire, quand on parle de l’Inde, on pense tout de suite aux palais des maharadjahs du Rajasthan, voire aux temples colorés du Tamil Nadu ou à la végétation luxuriante du Kerala. Le Karnataka est une destination plus confidentielle pourtant je savais qu’elle recèle des splendeurs, des trésors insoupçonnés vraiment méconnus en France.

Mon coup de cœur absolu durant ce voyage, c’est la découverte des sites de Halebid et Belur et leurs temples magnifiques dans la campagne indienne, un peu excentrés de l’agitation des villes, dans un cadre bucolique.

Coup de coeur absolu pour Halebid et Belur

Entre le 10e et le 14e siècle, Halebid et Belur ont été les capitales royales de l’empire Hoysala, une dynastie qui a profondément marqué l’histoire du sud de l’Inde avec son apport exceptionnel à la culture : à travers les arts, l’architecture et même la littérature. Les Hoysala étaient connus comme étant des mécènes qui finançaient la construction de temples.

En découvrant les vestiges du site de Halebid, je me suis vraiment dit « waouh, pourquoi je n’avais pas entendu parler de ce site incroyable avant ! ». J’ai vraiment pris conscience de la richesse, la profondeur de cette dynastie, à quel point elle a été puissante et évoluée, son niveau extrême de raffinement qu’on observe à travers ses temples, le degré de finesse des détails dans des sculptures et bas-reliefs presque intacts alors qu’ils ont plusieurs siècles, c’est vraiment impressionnant. On retrouve la même chose sur le site voisin de Belur.
Retrouver cette Inde brillante et raffinée dans un site plus secret, méconnu, ça a été vraiment une émotion forte pour moi, c’est tout ce que j’aime dans ce pays.

Le palais de Mysore, spectaculaire et kitsch

Mon 2e coup de cœur, c’est Mysore que j’ai adoré. Avec son centre-ville avec de larges avenues, ses parcs, elle est très agréable, moins « intense » que la plupart des villes indiennes et c’est même un lieu de villégiature pour les Indiens du sud.

On la surnomme la ville des palais et son bâtiment le plus célèbre est le palais d’Ambavilas, l’un des plus grands palais royaux du pays. Construit en 1912 à la demande d’un maharadjah, c’est un palais vraiment spectaculaire avec ses coupoles rouges, ses dorures, et ses salles richement ornées. On pourra même le qualifier de kitsch avec son mélange d’influences : indienne, islamique, moghole et néo-gothique. Mais ça résume bien l’Inde, ce patchwork de styles qui cohabitent. Il faut le voir le dimanche soir à 19H, lorsqu’il est illuminé, on aura beau dire, c’est beau !

Hampi et ses vestiges de temples à perte de vue

Enfin en 3, c’est le site de Hampi avec ses vestiges de temples à perte de vue, dans un très beau paysage, au bord d’une rivière, entouré de blocs granitiques et de cocotiers, avec des plantations de bananiers au loin.

La cité de Hampi a été la capitale d’un des plus grands empires hindous, elle était très riche et a rassemblé jusqu’à un demi-million d’habitants. Au 15e siècle, c’était alors la 2e plus grande ville au monde après Pékin. C’est impressionnant de voir le gigantisme du site, on y trouve des ruines sur une grande superficie, un peu dans l’esprit des sites très connus de Angkor au Cambodge ou Bagan en Birmanie. Sauf que Hampi, on n’en entend pas parler alors que le site est remarquable ! Il est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’Unesco, tout comme Belur et Halebid.

Le Karnataka, pour retrouver l’essence de l’Inde

Le Karnataka est une région moins touristique, moins fréquentée par les étrangers, et ses habitants, enfants comme adultes, viennent spontanément vers vous, comme j’avais pu le vivre il y a quelques années en Birmanie. On vous sourit, on vous prend la main, on vous propose (souvent !) de faire une photo, les contacts sont simples et chaleureux.

C’est pour moi la destination qui illustre parfaitement la raison d’être de notre métier chez Terres Lointaines : procurer des moments d’évasion, de dépaysement, d’émotion, voire de bonheur.
Et cette fois encore, avec le Karnataka, j’ai retrouvé le lien que j’ai avec ce pays et tout ce que j’aime là-bas : les gens, les 5 sens en éveil permanent, et ce mélange entre spiritualité au quotidien et culture millénaire ! »

📸 © William Reynaert, Terres Lointaines